C'est quoi la culture de l'échec ?
On vient de m'apprendre que la société Kinov (solutions d'open innovation) est en cours de liquidation.J'imagine la réaction des clients et des salariés. Evidemment, ça doit aussi être un moment très difficile pour les fondateurs qui ont investi tant dans la réussite de leur entreprise. Sans parler des financiers !
Quelle différence avec WayKonect qui vient d'être racheté par Total et dont le DG, Yassin Kochi partageait le parcours lors d'un afterwork organisé par AngelSquare !
Pourtant, Yassin nous confiait qu'ils avaient pivoté quasiment 50 fois avant de trouver le bon modèle et qu'après avoir levé des fonds, emporté par l'ivresse du succès, ils avaient fait des grosses erreurs qui avaient conduit à se séparer de 50% des effectifs avant de rebondir.
Alors quand on parle d'instituer une culture de l'échec comme souhaite le faire les rebondisseurs, qu'est-ce que ça veut dire ?
Comprendre l'échec
Echouer, ça peut faire mal. Mais ce qu'on dit classiquement, c'est que c'est nécessaire pour apprendre. On cite notamment l'enfant qui chute des centaines de fois avant d'apprendre à marcher. L'échec serait donc nécessaire pour finalement réussir.L'échec, c'est aussi un signe qu'on a tenté. On est sorti de sa zone de confort, on a pris un risque, celui d'échouer justement. C'est pour ça qu'entreprendre dans un grand groupe n'est pas sans risque.
L'échec, c'est enfin un moment de retour sur soi pour comprendre ce qui n'a pas fonctionné.
Evidemment, il est essentiel de bien faire la différence entre soi et l'échec. Comme le dit le philosophe Charles Pépin, il faut faire la différence entre avoir raté et être un raté. C'est ce qui fera la différence entre expérimenter un sentiment d'humiliation et vivre une expérience enrichissante, même si elle n'est pas agréable.
Les vertus de l'échec
On peut donc vivre l'échec comme un processus d'apprentissage. Comme lorsqu'on apprend le golf, on va rater, apprendre de son échec jusqu'à finalement réussir grâce aux compétences accumulées.
C'est typiquement l'approche d'un département R&D. Mais ça s'applique aussi par exemple au processus commercial. Rappeler-vous le premier pitch de votre solution, ça n'était forcément très brillant !
On peut aussi profiter de l'échec pour prendre du recul, analyser ses difficultés et peut-être choisir une autre voie. C'est ce qu'on appellera un pivot.
L'échec répété peut aussi aider à développer sa persévérance. On n'a pas à être obligatoirement comme tout le monde, si on a une vision forte, ça peut valoir le coup de tenir bon.
Comme le dit Steve Jobs
Ceux qui veulent savoir "Comment j'ai changé de carrière et pourquoi ?" iront lire ma réponse sur Quora. ;-)
C'est typiquement l'approche d'un département R&D. Mais ça s'applique aussi par exemple au processus commercial. Rappeler-vous le premier pitch de votre solution, ça n'était forcément très brillant !
On peut aussi profiter de l'échec pour prendre du recul, analyser ses difficultés et peut-être choisir une autre voie. C'est ce qu'on appellera un pivot.
L'échec répété peut aussi aider à développer sa persévérance. On n'a pas à être obligatoirement comme tout le monde, si on a une vision forte, ça peut valoir le coup de tenir bon.
Comme le dit Steve Jobs
Je suis convaincu que la moitié qui sépare les entrepreneurs qui réussissent de ceux qui échouent est purement la persévérance. Steve JobsPetit problème: rien ne dit quand choisir entre changer (pivot) et persévérer. Ça dépend de votre contexte et ça veut dire aussi écouter votre petite voix. Sans aller dans des considérations trop psychanalytiques, vivre des échecs répétés doit vous alerter. Il faudra sans doute réfléchir à ce qui compte vraiment pour vous. Si vous ne le faites pas, votre désir inconscient se chargera de vous rappeler l'essentiel d'une manière ou d'une autre.
Ceux qui veulent savoir "Comment j'ai changé de carrière et pourquoi ?" iront lire ma réponse sur Quora. ;-)
L'échec, c'est relatif ? Risquer la bienveillance !
On l'a compris, l'échec, c'est avant tout une aventure intérieure. C'est donc subjectif. D'ailleurs, de nombreux échecs se sont avérés de grandes réussites. Vous connaissez bien sûr l'anecdote du Post-It, un adhésif qui au départ a été rejeté car il ne collait pas bien.
Mais quand on est convoqué au tribunal de commerce, qu'on est fiché à la Banque de France, que les fonds vous regardent d'un air soupçonneux ou que vos collègues ricanent, là, ça devient plutôt une réalité sociale.
Et ce qui manque par rapport à l'exemple du petit qui apprend à marcher, c'est naturellement la bienveillance.
La loi PACTE prévoit une liquidation judiciaire simplifiée pour les entreprises de moins de 5 salariés et de moins de 750 000 € de chiffre d'affaire. Certains diront que c'est une avancée, d'autres que c'est insuffisant. Dans tous les cas, ça montre que le sujet est pris en compte par le pouvoir politique.
Et dans les entreprises, j'invite les responsables des programmes intrapreneuriat à accompagner leurs intrapreneurs dans leur apprentissage de l'échec, inévitable quand on s'écarte des chemins battus. La pérennité de leur programme en dépend. A votre disposition pour y réfléchir avec vous.
Soit je réussis, soit j'apprends. Nelson Mandela
Et pour aller plus loin
Sur le ton de l'humour, vous pouvez regarder tout le monde s'en fout - l'échec.Retrouvez Charles Pépin en conférence: les vertus de l'échec.
Commentaires
Enregistrer un commentaire