3 conseils pour échapper au burn-out

Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés

Par ce titre très évocateur, Marie Pezé, une des pionnières du soutien aux victimes de burn-out, raconte le quotidien de la consultation Souffrance et Travail qu'elle a ouvert dès 1997 à Nanterre. Ironie cruelle, la psychologue experte sera elle-même victime du burn-out comme elle le raconte dans son livre. Alors, est-ce une fatalité ? Sommes-nous tous condamnés à subir à plus ou moins long terme un burn-out ? Je te propose quelques clés pour mieux comprendre cette maladie qui nous concerne tous. 

Ca n'arrive pas qu'aux autres ! 

Le burn-out, c'est le corps qui se bloque. Après avoir été longtemps maltraité, il refuse de fonctionner. Ce moment se présente généralement comme une surprise pour la victime. Ce défaut de fonctionnement majeur oblige l’esprit à prendre conscience d’une situation qu’il refoulait. Et alors, on se rappelle les nombreuses alertes dont on n'a pas tenu compte:
Le burn-out, ça n'arrive pas qu'aux autres !
  • Problèmes de sommeil
  • Douleurs physiques symptomatiques
  • Pertes de capacité mentales 
  • Ruminations
La surprise est en général complète aussi pour l'entourage. Car s'il s'est inquiété de certains symptômes, tu as tout fait pour le rassurer. Et s'il a insisté, tu t'es fâché et tu as pris de la distance. Car tu te penses fort. Et les autres le pensent aussi. 

Mais c'est le piège, ta volonté se cristallise pour réussir coûte que coûte. Et tu penses que tu n'as pas le choix.  

Lecteur, tu es particulièrement exposé !

Crois-le bien, j'en suis le premier désolé. Et c'est pour ça que j'ai préféré t'avertir. Que tu sois startuper ou intrapreneur, que tu sois en charge de l'innovation dans ton groupe ou tout simplement en recherche de nouvelles manières de voir les choses, tu es un sujet à risque parce que: 
  • Tu es très investi, tu crois en ce que tu fais, tu sais que les autres comptent sur toi, tu recherches sans doute aussi de la reconnaissance dans le travail.
  • Tu es différent et ça se remarque. Ton manager, des responsables hiérarchiques ou fonctionnels ou même des collègues ont sans doute détecté ce besoin de reconnaissance et ils ont peut-être décidé d'en tirer parti.
  • Tu penses que tu n'as pas le choix que de bien faire tout ce qui t'est demandé. Attention, si tu es une femme, tu es probablement encore plus exposée de par tes "obligations" familiales. 

Conseil 1: toujours conserver plusieurs options 

Tu l'as peut-être noté en lisant "Antifragile - 3 conseils pour résister face à l'adversité", la sélection rend fragile. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas décider, mais ça veut dire que tu dois toujours avoir en tête des solutions alternatives: 
Echapper au burn out en conservant plusieurs options
Pour parler de manière imagée, évite de faire tapis à chaque tour ! Et je préfères utiliser la métaphore du poker à celle de la roulette russe dans le cadre de cet article déjà chargé d'émotion.

Conseil 2: écouter les signaux faibles

Ton corps te parle. Tes proches sont là pour t'aider. Je sais, ce conseil n'est pas du tout facile à mettre en oeuvre car tu es très investi, mais c'est essentiel. Dans Je suis super content, j'ai échoué !, j'ai décrit ce que le philosophe Charles Pépin appelle la vertu de disponibilité. Lors du burn-out, tu es forcé par ton corps à cette disponibilité, mais tu peux aussi cultiver dès aujourd'hui cette attention aux détails discordants. Et ainsi anticiper le pire. 

Car tu dois savoir que le burn-out peut être très grave. Sans aller jusqu'au suicide (entre 10 et 30 reconnus comme accident du travail chaque année), 600 cas ont été reconnus comme maladie professionnelle soit 7 fois plus qu'il y a 5 ans. Et qui dit maladie professionnelle dit 25% d'incapacité permanente !! Si tu doutes encore des dégâts que ça peut engendrer, regarde le reportage de France 5 : la mécanique burn out

Bon, comme c'est vraiment un conseil très dur à suivre, je te propose plus simplement de faire un test.  Ca te donnera instamment ton niveau de risque. 

Conseil 3: ralentir et faire des pauses

La vie moderne est très exigeante. Elle ne te donne aucun répit. Les outils numériques induisent un dépendance. 3/4 des cadres consultent leurs mails en vacances et je suis sûr que tu le fais aussi.

L'être humain peut facilement résister à un niveau élevé de stress. Mais ce qui l'épuise, c'est de ne pas récupérer. De ne pas faire de pauses. Alors même que ce sont les pauses qui vont te permettre de trier plus ou moins consciemment les idées, les émotions et les sensations. Alors voici quelques trucs tout bête:
Eviter le burn out en ralentissant et en faisant des pauses
  • Marche sans presser le pas
  • Fait des micro-siestes. Si ton entreprise n'a pas de salle dédiée, regarde l'offre de Nap&Up
  • Essaie de consulter ton smart phone un peu moins que 100 fois par jour
  • Assure-toi de te garder du temps entre tes réunions
L'idée n'est pas d'en faire moins, mais d'alterner des périodes intenses et des vrais moments de récupération. 

Voilà, c'est le moment de conclure pour moi. Je ne pourrais bien sûr pas prévenir tous les cas, mais si mon expérience peut en éviter quelques uns, c'est déjà beaucoup. Et puis rappelle-toi qu'un regard extérieur peut vraiment aider. 

Tu peux aussi me contacter: 

Et tu peux découvrir le burn out en BD: quand le travail tue

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