3 conseils pour tirer le meilleur d'une expérience d'intrapreneur


L'intrapreneuriat est une solution très tendance que mettent en place de plus en plus de grands groupes comme réponse à la nécessité impérieuse d'innover. Chaque semaine, la presse se fait l'écho d'un ou plusieurs programmes lancés en grande pompe. Déjà en 2017, Deloitte indiquait qu'un tiers des entreprises disposaient d'un tel programme. Mais quand on est un salarié motivé, comment savoir si ça vaut le coup de participer ? Dans un précédent billet, je t'avais averti: Entreprendre dans un grand groupe, c'est risqué. Oui, mais ça peut quand même valoir la peine. Alors voici 3 conseils pour t'aider à te décider.
Comment savoir si ça vaut le coup de participer à un programme d'intrapreneuriat ?

L'intrapreneuriat pour quoi faire ?

Bien sûr, tu le sais, l'intrapreneuriat, c'est entreprendre tout en restant salarié. Et la palette est large entre le micro-projet qu'un collaborateur est encouragé à faire avancer et la démarche de disruption qui va générer dans 10 à 15 ans plus de chiffre d'affaire que le business actuel. Les sondages encouragent d'ailleurs à rester les pieds sur terre: d'après l'étude Pulse-On, seuls 8% des responsables interrogés pensent que l'objectif est de développer le business. Mais ça n'empêche pas aussi d'être ambitieux comme le proposait Grégoire Gambatto lors du petit déjeuner organisé par Abilways Digital sur le sujet (découvre mon compte rendu: les étapes clés de l'intrapreneuriat).

Intrapreneur ou corporate hacker ?

Pour qu'on puisse parler d'intrapreneuriat, il faut que l'organisation favorise la démarche. Bien sûr, on peut avoir un esprit entrepreneur dans une grande entreprise en dehors de tout programme officiel, mais dans ce cas, je préfère parler de Corporate Hacking, c'est-à-dire du détournement bienveillant des moyens de l'entreprise afin de créer de la valeur. 

Naturellement, si tu n'as pas un esprit Corporate Hacker, tu risques de perdre ton temps en postulant à un programme d'intrapreneuriat. Mais tout n'est pas perdu, tu peux encore demander au Père Noël d'ajouter le jeu "petits hacks entre amis" dans sa hotte pour t'exercer. 

Conseil 1: assure-toi d'y gagner même si ton idée n'est pas retenue

Bien vérifier ses motivations avant de s'engagerLa plupart des programmes proposent aux participants de travailler sur une idée qui doit ensuite être murie pour être présentée et sélectionnée. C'est dommage car la sélection rend fragile (Antifragile: 3 conseils pour résister à l'adversité), mais c'est comme ça. Donc, regarde bien la manière dont le programme est construit et assure-toi que tu seras satisfait de l'expérience même si ton idée n'est pas retenue. A toi de voir ce qui te motive:

  • Te rendre visible auprès de la direction
  • Rencontrer de nouveaux collègues super motivés
  • Etre au contact de super coachs si c'est prévu avant la sélection
  • Vivre une expérience humaine formidable si ça commence par un hackathon  
  • Acquérir de nouvelles compétences (pitch, sens business, ...)

Conseil 2: trouve-toi des soutiens dans les business unit le plus tôt possible

Les collaborateurs ont souvent peu d'expérience sur la manière dont leurs entreprises décident vraiment. Et les critères rationnels sont largement surestimés. Finalement, les personnes qui participent aux comités de sélections sont souvent des dirigeants qui ont des enjeux qui dépassent largement le programme. Ils font ce qu'on appelle vulgairement de la "politique". D'où l'importance d'avoir un ou plusieurs sponsors opérationnels le plus tôt possible.

D'autant que le programme propose des facilités qui ne durent qu'un temps très limité. Et longue est la liste des projets qui sont arrêtés en sortie d'incubation parce les business units ne veulent pas les reprendre. Un peu comme les POC (proof of concept) proposés aux startups et qui ne débouchent malheureusement que trop rarement sur de l'industrialisation.

Conseil 3: utilise le programme comme un tremplin pour ta carrière

L'erreur ultime, c'est de tomber amoureux de son idée. Ton idée, elle va évoluer au cours du temps. Et même si le responsable du programme ne t'en parle pas tout de suite, ton projet peut être arrêté parce qu'il ne correspond pas à la stratégie du groupe ou parce qu'il est directement en concurrence avec un autre. Il peut au contraire attirer l'intérêt d'un grand patron qui reprendra le projet, ce que tu auras peut-être du mal à accepter.
Profite de l'expérience pour renforcer tes compétences

C'est dommage car c'est la règle du jeu. Seules les startups bootstrap ne sont pas confrontés au problème. Dès lors qu'une startup lève des fonds, le dirigeant sait (du moins je l'espère) qu'il peut être évincé du poste de CEO dans l'espoir de mieux valoriser l'entreprise.

Donc, profite de l'expérience pour acquérir des compétences et renforcer ton réseau. Et regarde les différentes options dont tu peux bénéficier. Dis-toi qu'il n'y a rien d'automatique. Un manager peut être très fier d'avoir un ancien intrapreneur dans son équipe ou au contraire se sentir mis en danger. Et si ton projet n'est pas prioritaire pour l'entreprise mais que tu sens qu'il y a vraiment quelque chose, regarde s'il existe un programme d'essaimage qui pourrait t'aider à continuer ton projet en dehors de l'entreprise.

Tu hésites encore ? Que tu sois intrapreneur, corporate hacker ou en charge de programme d'intrapreneuriat, contacte-moi pour un conseil adapté à ta situation: 

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