N'importe quelle solution managériale peut répondre à n'importe quel problème des entreprises.
Ça a l'air fou, et pourtant, c'est la démonstration que réalise régulièrement Nobert Alter en séminaire de formation et que je relate dans Les illusions du management - la rationalité.Et on peut répéter l'expérience assez facilement. Pour ton plaisir, je vais l'appliquer au Corporate Hacking en prenant comme point de départ le livre de Peter Senge - La cinquième discipline. Il nous donne à son insu tous les conseils du parfait Corporate Hacker. Tu verras, c'est saisissant !
En effet, dans sa 4e partie, il nous propose 8 stratégies pour la mise en oeuvre de son sujet, en l'occurrence les entreprises apprenantes. Et ses 8 stratégies s'appliquent presque parfaitement au Corporate Hacking. De fait, je n'ai (quasiment) pas modifié les titres.
Alors, prêt ? Allez, c'est parti !
1) Intégrer le corporate hacking et le travail
Certains connaissent l'expression "travailler en perruque", c'est à dire détourner les outils de l'entreprise pour ses propres besoins. Cette approche est largement critiquée notamment par Armand Hatchuel (L'intrapreneuriat, compétence ou symptôme ?). Ce qui est logique car être un corporate hacker, c'est plutôt décider de faire ce qui te semble être bien dans ton travail et pour ton entreprise, quitte à prendre quelques libertés avec certaines règles, normes et procédures. Pour limiter les risques et favoriser cette pratique, tu n'as pas besoin d'aller chercher un projet très éloigné de ce que tu fait, tu peux juste transformer le travail que tu dois accomplir.2) Démarrer là où vous êtes avec quiconque est présent
Ça ressemble furieusement aux principes de l'effectuation que tu retrouveras dans Corporate hacking: quelques clés pour changer une entreprise de l'intérieur. Et ça tranche avec tous ceux qui t'expliquent qu'il faut attendre que le patron ait donné l'exemple avant de faire quoi que ce soit. Le patron, on en aura besoin, oui, mais plus tard.3) Devenir biculturel
J'adore ce titre. Comme je travaille autant avec des startups qu'avec des grands groupes, c'est évidemment essentiel de connaitre les différentes cultures et de savoir s'adapter. Si tu as choisi de cultiver ta différence, tu dois toujours avoir également conscience de la culture de l'entreprise et savoir t'exprimer de manière à être compris. Et quand je parle de culture, je ne parle pas des valeurs proclamées par le département communication ou les tentatives de récupération de l'engagement collaborateur (Engagement collaborateur : pourquoi utiliser la responsabilité sociale est une mauvaise idée).4) Développer des terrains d'entraînement
Evidemment, c'est essentiel d'appendre par la pratique. Et parfois, il faut savoir trouver des terrains d'expérimentation pour tester des choses sans que ça soit trop critique pour l'entreprise. Tu peux penser que tu n'as pas de marge de manoeuvre, mais en réalité, si tu es motivé, tu trouveras ces terrains d'expérimentation. Toujours bloqué ? Contacte moi !5) La connexion avec le coeur de l'entreprise
Là, il s'agit d'aller au coeur du réacteur. Evidemment, ça se prépare. Il faut avoir pratiquer sur des terrains d'entraînement (voir point 4). Comme tu es biculturel (point 3), tu vas pouvoir aller démarcher un sponsor: Intrapreneuriat: 3 clés pour trouver un sponsor et réussir ton projet. Et pour le convaincre, tu lui présentera des premiers résultats tangibles.6) Construire des communautés apprenantes
Tu le savais déjà, les communautés ont une force incroyable et tu peux même Hacker le réseau social d'entreprise pour réussir son projet d'intrapreneuriat ou dans ton cas de corporate hacker !7) Travailler avec "les autres"
Et oui, ton projet doit à terme concerner tout le monde. Donc si tu démarres avec des early adopters (Réussir le lancement de sa startup avec la méthode de Steve Blank), il te faudra plus tard convaincre "les autres". Et tant qu'à faire, commence dès maintenant pour comprendre leurs arguments, ça t'aidera à devenir plus vite biculturel (point 3).8) Institutionnaliser le corporate hacking
Ok, là je t'avoue, j'ai un petit peu modifié le titre. D'abord parce j'ai trouvé que Peter Senge donnait un peu trop d'importance à la structure (le titre original était "Développer les infrastructures d'apprenance"). Et puis si les infrastructures sont nécessaires, ce qui me semble plus important, c'est le va-et-vient entre la règle et l'écart, c'est-à-dire ce processus d'institutionnalisation que j'ai décrit dans Accueillir la déviance positive en entreprise.Incroyable, non ? Conclusion, les organisations apprenantes ont sans doute intérêt à mobiliser ou même à révéler les corporates hackers.
Intrapreneur, corporate hacker, responsable de programme intrapreneuriat ou simplement à la recherche de sens dans ton travail et ceux des autres, tu peux me contacter:
EDIT 8/7/2020 : voici un lien pour consulter mon livre blanc sur la déviance positive.
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