Une semaine de confinement : quelles leçons en tirer ?


Quelles leçons pouvons-nous tirer d'une semaine de confinement ?
En France, nous finissons la première semaine de confinement. Comme tout le monde, tu as dû t'adapter dans l'urgence : occuper les enfants en proposant un semblant d'école à la maison malgré les nombreuses difficultés, attendre la fin de la cohue dans les magasins pour pouvoir aller se ravitailler et bien sûr continuer ton activité professionnelle pour autant que c'est possible.

A l'inverse, dans le planning de ta semaine, de nombreuses activités ont disparu ou se sont totalement modifiées : transports, sport, activités sociales, loisirs. Evidemment, je considère que tu respectes les consignes ce qui n'est malheureusement pas le cas de tout le monde.

Bref, nous vivons tous une situation complètement inédite. S'il est largement trop tôt pour faire un bilan et pour imaginer les détails de l'après-crise, nous pouvons dès à présent en tirer quelques leçons.

La pandémie de Covid-19 a toutes les caractéristiques d'un cygne noir

Un cygne noir selon le livre éponyme de Nassim Nicholas Taleb, c'est un évènement imprévu qui cause un énorme impact (On ne pouvait pas savoir ! L'impact du cygne noir).
Ce qui est également caractéristique d'un cygne noir, c'est qu'il fait l'objet d'une rationalisation a posteriori. Cette rationalisation est nourrie par le fait que tous les éléments permettant la prévision correcte existaient effectivement dans le passé mais n'avaient pas été pris en compte. C'est pour cela que l'évènement est imprévu seulement pour une partie des observateurs.

Pour le Covid-19, les états asiatiques ont réagi de manière extrêmement énergique alors que les états européens ont longtemps minoré la crise sanitaire. L'explication avancée tenait en particulier au caractère autoritaire du régime chinois, alors que, rétrospectivement, c'est plutôt l'expérience du Sras qui a sans doute joué. On rappelle que les pays les plus touchés ont été : la Chine, Hong-Kong, Tawain, le Canada et Singapour (carte du Sras au 5 juin 2003).

De même, la polémique sur les propos d'Agnès Buzyn qui aurait alerté dès janvier sur l'imminence de la catastrophe sanitaire reflète bien les risques d'une analyse retrospective qui s'appuie sur la connaissance d'un futur qui était à l'époque considéré comme hautement improbable. Comme le dit Pierre Dac, les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir.

Solidarité et opportunisme

En une semaine, notre vie a été profondément transformée. Nous avons assisté à des scènes incroyables. Par exemple, les magasins d'alimentation ont été littéralement dévalisés. En perte totale de repères, certains ont vécu un véritable épisode cosmologique au sens de Karl Weick (résilience en gestion) : devant l'incertitude de leur capacité à s'approvisionner, ils ont cédé à la panique ce qui a en retour créé la pénurie qu'ils redoutaient.

Le travail a été également totalement bouleversé. Soignants, forces de l'ordre, ingénieurs et techniciens réseaux se révèlent être des métiers indispensables dans la période et subissent une intense surchauffe et pendant que d'autres sont forcés d'être oisifs ou s'interrogent sur la manière de continuer leur activité.

Tout le monde a conscience de l'urgence et des priorités, ce qui déclenche tout à la fois des mouvements de solidarité et de l'opportunisme. D'ailleurs, dans la pratique, il n'est pas forcément possible de différencier l'un de l'autre : la startup qui propose sa solution gratuitement pendant le confinement fait preuve des deux à la fois.

L'arrêt forcé : une opportunité pour repenser les priorités

Sans que ce soit totalement comparable, la situation actuelle en France me fait penser à un gigantesque burn-out collectif. Dans un burn-out, le corps se bloque et continuer à travailler devient impossible. Bien sûr, il est préférable d'éviter d'aller jusqu'à la rupture mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

Voici les 3 conseils pour échapper au burn-out que je donnais il y a presque 18 mois :

  • Toujours conserver plusieurs options
  • Ecouter les signaux faibles 
  • Ralentir et faire des pauses

Le dirigeant qui pensait impossible la mise en place massive du télétravail constate aujourd'hui qu'une bonne partie des opérations suivent leur cours. J'ai moi-même donné une formation à la prise en parole en webcam. Les salariés qui passaient 1h30 dans les transports chaque jour découvrent qu'ils sont beaucoup moins fatigués.

Bref, le blocage actuel nous invite à nous interroger sur nos priorités et notre manière de travailler. Cette réflexion n'est possible que si on réinterroge nos valeurs et les cadres d'action dans lesquels on opère habituellement (voir Culture de l'échec : peut-on apprendre de ses erreurs ?).

Pour t'aider dans cette réflexion, je te propose deux articles qui prennent un sens nouveau dans le contexte :
Un travail qui a du sens, ce n’est pas la lune ! Bonne année 2020 !
Et si vous profitiez de la rentrée pour innover grâce à l’effectuation ?

Et toi, quelles sont tes priorités du moment ? Je t'invite les partager en commentaire ou à me contacter: 
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