Intrapreneuriat: quels formats pour quelles réussites ?

Intrapreneuriat: quels formats pour quelles réussites ? Pourquoi les entreprises doivent s'en saisir ?La semaine dernière, j'ai présenté aux 360 possibles ma vision de l'intrapreneuriat (slides). Cette conférence, qui faisait partie de la programmation proposée par les Hacktivateurs, était l'occasion de prendre un peu de recul sur ce sujet que tu as pu découvrir au fil de mes articles.

L'intrapreneuriat, que l'on peut définir schématiquement comme la mise en oeuvre des techniques entrepreneuriales dans le cadre d'un emploi salarié, répond à une exigence d'innovation.

Tout le monde s'accorde sur le fait que l'époque actuelle accentue les cycles de renouvellement produit, ce qui fait de l'innovation une exigence de survie.

Ceci dit, même si l'innovation est largement présente dans les discours des CEO, l'étude de pwc nous rappelle que la première stratégie pour répondre aux enjeux actuels reste l'efficacité opérationnelle.

Au début de l'ère industrielle, l'innovation était le fait d'ingénieurs entreprenants comme André Michelin ou les frères Peugeot. Progressivement, l'innovation va être attribuée aux bureaux d'études qui vont devenir des départements Recherche et Développement (R&D).

Graduellement, les entreprises ont pris conscience qu'elles ne pouvaient pas maîtriser tous les savoirs en interne, ce qui a amorcé la grande mode de l'open innovation théorisée par Henry Chesbrough dans les années 2000.

Logiquement tournée vers les grands laboratoires de recherche associés aux universités, l'open innovation va ensuite se réorienter vers les startups avec la promesse d'acquérir des savoir faire opérationnels plutôt que des éléments de connaissance trop long à intégrer dans les futurs produits. En 2014, on parle d'ubérisation et le gouvernement lance la French Tech.

Selon moi, ce mouvement culmine en 2017 avec l'ouverture de Station F alors même que les analyses de retour sur investissement sont largement décevantes (L'inexorable déclin de la relation startup / grand groupe). Les entreprises décident alors de se tourner vers l'intrapreneuriat.

Il faut faire la différence entre les corporate hackers et les intrapreneurs (auto-déclarés ou non)
Il faut faire la différence entre les corporate hacker et les intrapreneurs. Le corporate hacker tord les règles de l'entreprise pour bien faire son travail, ce qui peut correspondre à quasiment tout le monde (Tous corporate hackers, ou presque). Quant aux intrapreneurs, certains le sont dans un cadre institutionnel (=ils ont été sélectionnés), d'autres s'auto-déclarent intrapreneurs. Ceci dit, dans tous les cas, un intrapreneur aura besoin d'une approche corporate hacker pour réussir.

En lançant un programme d'intrapreneuriat, l'entreprise a, en général, des objectifs business (développement de chiffre d'affaire) et RH (changement des pratiques managériales, attraction et rétention des talents, engagement collaborateur), même si dans la pratique, certains objectifs sont rarement atteints: L'intrapreneuriat survivra-t-il à l'effet de mode ? et Peut-on utiliser l'intrapreneuriat pour changer la culture d'entreprise ?.

D'ailleurs, on peut se demander si l'entreprise, confrontée à l'incapacité de changer et à l'inflation des jobs à la con (Faut-il se résigner aux jobs à la con ?) n'organise pas une lutte contre elle-même en favorisant l'intrapreneuriat.

Au fond, ce qui compte, c'est d'accueillir la déviance positive en entreprise
Car ce qui est véritablement en jeu, c'est la place que le management donne au désordre et donc à la déviance positive : Accueillir la déviance positive en entreprise.

Ceci rendrait possible un accès généralisé à l'intrapreneuriat qui sortirait alors de la logique de l'enclave (tous les intrapreneurs détachés à la direction innovation) pour aller vers une logique de l'imprégnation (toutes les BU favorisent l'intrapreneuriat). Ce qui semble finalement être l'objectif de la Société Générale suite à l'Internal Startup Call.

Pour pérenniser l'intrapreneuriat, je préconise donc:
Je te propose de retrouver mes slides sur slideshare.
A lire aussi:

10 questions pour auto-évaluer son programme d'intrapreneuriat
Aux 360 possibles, j'ai ensuite présenté une grille d'auto-diagnostic cocréée avec Nicolas Bry, COO de l'Intrapreneur Studio d'Orange et qui fera l'objet d'un prochain article.

Si tu es intrapreneur, corporate hacker, responsable de programme intrapreneuriat ou que tu veux développer l'intrapreneuriat dans ton organisation, tu peux me contacter : 

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